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Petite histoire de la mascotte : entre costume grotesque, homme-sandwich et comédien

Si on s’intéresse aux origines possibles de la mascotte, il est presque incontournable de faire une incursion par la mythologie grecque et sa mise en scène ; la Monarchie française, ses bouffons et troubadours ; la Renaissance italienne, avec ses costumes grotesques (l’artiste italien Archimboldo et le hollandais Jérôme Boch en seront de géniaux représentants picturaux), ses carnavals ; les fêtes païennes des Caraïbes et de la proche Louisiane, leur extravagance, leurs origines africaine (les masques), indienne (les plumes) et spirituelle (l’animisme, le Candomblé, le Vaudou...).

Peut-être pour effrayer le prédateur, l’homme préhistorique fut-il - déjà - l’inventeur de la comédie, de l’art de la dissimulation et de la stratégie pour la survie ?!...

Puis, entre animisme, conjuration des sorts et religion, l’être humain aurait imaginé (ou vu se révéler) des rites, des croyances et des sortilèges ; d’où les costumes des chamanes et autres hommes-médecine, chargés de chasser les esprits...

D’où, aussi, les carnavals généralisés, cousins des arènes pour fous et bouffons dans les Cours royales de l’Europe d’alors, chacun pouvant se grimer et se déguiser à son aise pour mimer voire dénoncer les exagérations du pouvoir, le coût de la vie, ou tout simplement exorciser ses démons à travers une autre apparence.

Le costume grotesque a aussi été très en vogue pendant la Renaissance italienne (XIV è -XV è siècles) et française (XV è - XVI è siècle). La représentation pittoresque des métiers dessinée par de fameux graveurs dès le XVIIè siècle en est une des nombreuses illustrations, principalement grâce à l’originalité avec laquelle ils ont dessiné les acteurs en agençant les éléments typiques de leur(s) métier(s). En deux dimensions, cette tradition s’est transmise dans l’art de l’ornementation, au XVIIIè siècle.

Quant au clown, dans tous les cirques, il se sert forcément du costume grotesque pour outrancer l’ensemble de son spectacle. Ainsi, ce précieux outil a pour effet de marquer presque naturellement la frontière entre irréel et réalité, mais aussi de mettre en scène des aspects politiques de son époque.

Les marionnettistes, artistes présents sur ou derrière la scène, pourraient avoir fait une synthèse de cette petite histoire multimillénaire, en intégrant d’office la nature grotesque des personnages qu’ils animent, avec originalité et fidélité - qu’ils soient issus du théâtre, du cirque ou de la tradition populaire. Dans ce sens, la marionnette de Guignol est l’une des incarnations les plus emblématiques de ce que le peuple pense de l’injustice et de l’ordre...

La mascotte moderne marque là une de ses différences avec ses (prétendus) ancêtres : utilisée aujourd’hui essentiellement pour faire connaître et mettre une marque en valeur, elle suit beaucoup plus un axe commercial et publicitaire que citoyen.

Bien que... à bien y réfléchir, selon ma propre expérience de plus d’une décennie de travail dans la création de mascottes, je gère un panorama de clientèle très varié, allant d’une marque mondialement reconnue à un petit magasin inconnu, en passant par une association de sport, voire de pêche ou de droit peu connues...

Très souvent, je conçois et fabrique des costumes « sérieux », au plus près de la commande. Toujours, on me laisse la possibilité de proposer des modifications techniques - pour que la mascotte puisse prendre raisonnablement et mathématiquement corps.

Parfois, je fabrique des costumes grotesques, car c’est aussi la raison d’être de la mascotte que de mettre en avant un concept, notamment par l’exagération, afin d’attirer l’attention sur une marque, un produit, une idée...


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