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DU PAGNE AU COSTUME GROTESQUE : L’ARTISANAT TEXTILE, OU L’ART DE COMMUNIQUER

Avec tout le pragmatisme et l’ingéniosité qui caractérisent l’Homme, on peut lui prêter l’invention du vêtement – d’abord par pure nécessité.

Bien que de rares peuples ne portent encore que l’étui peinien et un bout de ficelle, se vêtir, c’est d’abord se couvrir et se protéger. Avec des particularités et des diversités locales, géographiques – du genre grands froids et guerres...

D’ailleurs, je me verrais mal enlever le marché de la cote de maille auprès des chevaliers d’antan, avec mes créations en plastazote !...

Mais, au-delà des contingences pratiques, que peut-on lire d’autre dans le rôle du vêtement ? Car, des premières peaux portées par Homo Erectus à la mascotte publicitaire et commerciale, le support « habillé » n’est-il pas aussi un moyen de se distinguer et de diffuser des informations ?

Dans toutes les civilisations, le tissage de fils a permis une grande variété de possibilités graphiques ; pour ne prendre qu’un exemple, on retrouve des proverbes tissés dans certaines parures africaines du XXème siècle. Plus largement, la broderie, les coiffes et coiffures, les plastrons et bijoux en perles enfilées (Massaï, Népal), les foulards en soie, jusqu’à la vannerie, sont des porteurs des messages.

Ainsi, entre vallées et montagnes qui isolent les villages berbères, les motifs d’une corbeille peuvent en dire long sur une (belle) fille à marier ou une proposition de (bonnes) terres à échanger... Les ancêtres du texto, en sorte, moins technologiques, moins rapides, en mode artisanal...

iconographie chez les peuples Mapuche d'amérique Latine

Iconographie chez les peuples Berbères d'Afrique du Nord

Plus proche de nous, la coiffe des femmes françaises révélait les étapes cruciales de la naissance au veuvage (voile noir), en passant par la première communion (l’enfance à l’adolescence) et le mariage (la femme nubile).

De même, les différentes coiffures des femmes africaines sont là pour signifier des données personnelles : en âge de se marier, en période de deuil, enceinte...

Quant aux plumes arborées par les chefs indiens, elles sont censées impressionner l’adversaire, en l’informant, subtilement, des trophées remportés dans les batailles. Autrement dit : la plume fait le guerrier...

Robe vaudoue , Afrique de l'Ouest

Uniforme de corporation sous l' Ancien régime

Les marques commerciales mondialisées utilisent régulièrement des marqueurs logotypés, imprimés, mis en volume (mascottes, costumes, parures, objets et personnages en plastazote...). Le commerce globalisé ne fait qu’étendre et unifier, au-delà des frontières, le message d’identification à la marque (Coca-Cola est le sigle le plus connu dans le monde). Et la sophistication du marketing renforce l’image du produit par des symboles simples : une pomme entamée, trois bandes, une virgule à l’horizontale – même le chanteur Prince n’avait plus de nom, mais un signe...

La mascotte n’est que l’aboutissement imagé, en volume, de tels messages. Elle n’a plus vraiment une fonction de vêtement – en tant que parure utile - mais comme lui, elle peut être portée. Elle sert alors essentiellement de support, de média.

Là où elle réussit bien sa mission, c’est quand elle est naturellement devenue le message qu’elle incarne, au point que le cerveau l’associe immédiatement à la marque qu’elle représente.


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