NOUVELLES TECHNOLOGIES : QUELLE PLACE POUR NOTRE IDENTITÉ DANS LA VIRTUALITÉ ?
Ce que la science-fiction envisageait comme impossible est-il en train de se concrétiser grâce à la technologie informatique ?
D’hypothétiques Martiens ne nous intéressent pas ici, car ce qui motive l’Homme moderne, c’est une extension de lui-même – qu’elle soit physique, intellectuelle ou onirique.
Avec pour seule base deux chiffres, le 0 et le 1, l’informatique utilise plus que jamais la virtualité pour des applications somme toutes bien réelles...
Au tout début de cette histoire, l’ordinateur n’existait pas mais seulement quelques super-héros inventés sous forme de bandes dessinées éditées par la maison Marvel à la fin des années 30. Dotés de super-pouvoirs, ils régulaient le monde manichéen imaginé par les Etats-Unis...
En touchant à tous les sujets, le manga japonais apporta une grande contribution au renouvellement de ce genre. Ainsi, ce que la littérature avait offert jusque-là comme espace d’imagination grâce à la seule force des mots, gagnait en possibilités une fois associée à l’image en deux dimensions. Puis, les films d’animation, les jeux videos et autres tokusatsu (séries TV riches en effets spéciaux) vinrent ajouter une troisième dimension.
Inversement, on vit surgir le phénomène du Cosplay, ou quand les spectateurs se costument réellement en personnages fictifs de leurs films préférés.
Si la mascotte et le costume en plastazote peuvent encore trouver leur place dans cette activité ludique, comme vecteur physique d’identification, ils semblent la perdre toujours un peu plus au fur et à mesure de l’avancée dans la virtualisation. Pour exemple, la technique de l’hologramme qui permet de projeter une image en trois dimensions grâce à de simples algorithmes...
Des chercheurs comme Timothy Leary ou Joël de Rosnay ont envisagé, il y a un demi-siècle, le champ des possibles ouvert par la puissance informatique. Ainsi, dans leurs livres « Techniques du chaos » pour le premier et « Le macroscope » pour le second, ils concevaient déjà le cyberespace et les possibilités d’interconnection mondiale des intelligences.
Les plate-formes virtuelles de réalité augmentée font maintenant leur apparition sur nos smartphones (« Daydream », par Google). L’utilisateur, à travers son avatar, est plongé dans un univers virtuel, à 360°. À ce titre, je vous recommande le visionnage du film « Clones », avec Bruce Willis – ou comment l’extension de chacun transformée en robot , peut virer au cauchemar.
Dans la même veine, la série « Black mirror », dont chaque épisode interroge nos rapports à la technologie.
Pepper , robot
Au-delà des robots domestiques, les androïdes et cyborgs imaginés dans Blade Runner (film de Ridley Scott, 1982) prennent aujourd’hui corps à travers exosquelettes et membres artificiels, à la jonction de la médecine et de l’informatique. Leur fonctionnement peut être couplé à des capteurs électroencéphaliques ou carrément implantés dans le cerveau de personnes tétraplégiques.
Ces applications – notamment thérapeutiques – de la neuroinformatique, auxquelles des centres de recherche comme le M.I.T. (USA) ou l’INRIA (France) continuent de s’intéresser, sont incarnées dans le projet expérimental d’intelligence artificielle nommé « Human Brain Project ».
Ainsi, entre informatique quantique (ne me demandez pas de vous faire un cours, je suis meilleure en réalisation de mascottes !) – laquelle permet l’ubiquité du 0 et du 1, l’utilisation de super calculateurs, le traitement des données stockées par les Big data – puces neuronales, cognition et prémices du transhumanisme, les hubots de la série d’Arte « Real humans » sont peut-être déjà à notre porte...
crédit Marianne pillot